OCÉAN ATLANTIQUE
6 juillet 1972 : Toulon (France)
7 août 1972 : Casablanca (Maroc)
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Campagne CINECA 3
à bord du Jean Charcot
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Chef de mission : Alain Thiriot (Cnexo)
(Crédit photos : Paul Tréguer).
L’objectif de la campagne Cineca 3, à bord du navire océanographique (N.O.) Jean Charcot du Centre National pour l’Exploitation des Océans (CNEXO) est d’étudier l’écosystème de la résurgence côtière (upwelling) du Maroc au nord d’Agadir, zone de pêche réputée notamment pour les sardines. La remontée d’eau profonde riche en matières nutritives (upwelling) est engendrée par l’action des alizés (vents de nord) qui génèrent des courants de dérive de surface déviés à droite de la direction du vent sous l’effet de la force de Coriolis. C’est en fait ma première grande campagne océanographique, après la campagne d’essai du N.O. Noroit réalisée en 1970 en plein Golfe de Gascogne, et dont je n’ai pas de trace photographique. A bord du Jean Charcot, j’ai pour tâche d’analyser avec Pierre Le Corre (Université de Brest) les sels nutritifs à l’aide des AutoAnalyzers Technicon mis à notre disposition par le CNEXO.
Les visuels sont en noir et blanc, à l’exception de ceux relatifs aux « eaux rouges » au large du cap Tafelneh.
On notera les conditions de travail à cette époque : sur le pont, hommes d’équipage et scientifiques ne portent ni gants ni casques ni chaussures de sécurité.
Au cours de la campagne le Jean Charcot fait escale à Agadir (Maroc). Une excursion est organisée à Taroudant (Maroc), pour les membres de l’équipage et pour les scientifiques.
A tous celles et ceux qui souhaitent entrer de plein pied dans l’aventure océanographique, il est conseillé de lire ou relire « Le journal d’un océanographe – sur le rebord du monde », publié en 2018 chez Elytis. A propos de la campagne Cineca 3 voir en particulier le chapitre « Mer de sang ».
Upwellings côtiers. Dès les années 70 les campagnes océanographiques bénéficient des données de température mesurée par satellite. A gauche : image thermique NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration, USA) de l’upwelling côtier marocain montrant les remontées d’eau profonde froide (en blanc) sous l’action des alizés de nord-est ; à droite : route du navire au large du Maroc.
Le Jean Charcot dans le port de Toulon.
le Jean Charcot au mouillage au large du Maroc, la plage avant bordée de chêne.
A bord du Jean Charcot.
Le Jean-Charcot au large des côtes du Maroc, à gauche : cap Tafelneh où la remontée des eaux froides (14°C) et denses, due aux alizés, est canalisée par un canyon sous-marin; à droite : côte sableuse entre Sidi Ifni et le cap Dra (sud d’Agadir).
Préparation de matériel d’océanographie physique par Catherine Rouault (Paris) et Jean-Pierre Girardot (Brest) ; mise à l’eau d’un mouillage pour la mesure des courants horizontaux.
Mise à l’eau d’un mouillage de courantomètres par Jean-Pierre Girardot (Brest) ; courantomètre Aanderaa.
Manœuvres de l‘équipage sur le pont.
Bouteille (General Oceanics) de prélèvement d’eau de mer sur le pont de bois du Jean Charcot ; le chien du bord.
Mise à l’eau d’une palanquée de bouteilles de prélèvement ; récupération de l’eau de mer à partir d’une bouteille pleine par Pierre Laborde (Marseille).
Mise à l’eau d’un prototype de courantomètre pour mesurer les courants verticaux ; arrivée à l’escale d’Agadir : dans l’attente du pilote, Jacques Neveux (Banyuls-sur mer), facétieux actionne la corne de brume…
Le Jean-Charcot en escale à Agadir
Escale d’Agadir. Excursion à Taroudant (à 80 km à l’est d’Agadir).
A bord du Charcot : Autonalyzers Technicon de sels nutritifs (Pierre Le Corre et Paul Tréguer, Brest).
Filet à phytoplancton (50 micromètre de vide de maille) ; filet triple WP2 à zooplancton (250 micromètre de vide de maille) récupéré par Jean Boucher (CNEXO).
Récupération d’échantillons de zooplancton ; à droite : Alain Thiriot (CNEXO).
Mise à l’eau d’un traineau pour prélèvement de matériel benthique (faune vivant sur le fond de l’océan), à gauche : Michel Glémarec (Brest).
Apparition d’« eaux rouges » au large du Cap Tafelneh : ces « explosions » de micro-organismes toxiques sont dues à un déséquilibre trophique transitoire de l’écosystème de résurgence. Comme ils secrètent des toxines ils n’ont pas de prédateurs. En quelques jours ils ont épuisé la réserve nutritive et disparaissent.
Approches du port de Casablanca : navire du pilote ; le pilote à bord du Jean Charcot.
Dans le port de Casablanca.
Composition de la mission scientifique (29 personnes) :
Chef de mission : Alain Thiriot
CNEXO, Brest)
Océanographie physique et chimique :
Jean Le Floc’h, Jean-Pierre Girardot, Jean-Pierre Le Saos (LOP, UBO, Brest),
Jacques Boutler, Alexandre Lascaratos, Jean-Claude Marty, Bernard Schauer, Catherine Rouault (Laboratoire d’Océanographie Physique, Museum)
Océanographie chimique :
Yanik Marty, Pierre Le Corre et Paul Tréguer
(Groupe d’Océanographie Chimique, UBO, Brest)
Océanographie biologique :
Michel Glémarec, Denise Boucher, Didier Bouron
(Laboratoire d’Océanographie Biologique, UBO, Brest),
Robert Le Borgne (ORSTOM),
Jean-François Samain, Jean Boucher (CNEXO, Brest),
Jean-René Grall (Station Biologique de Roscoff),
Pierre Laborde (Station Marine d’Endoume),
M. Lecomte, S. Boletzky, Le Ruyet et Jacques Neveux
(Laboratoire Arago, Banyuls-sur-mer),
Robert Charra (Station Zoologique de Villefranche-sur-mer),
Daniel Rodriguez et Le Guellec
(Laboratoire de Biologie Marine, Concarneau).
Invités étrangers :
Karl-Heinz Szekielda (College of Marine Studies, Delaware, USA) ;
Allan Devol & Theodor Packard (Department of Oceeanography, Seattle, USA).