OCÉAN ATLANTIQUE
Du 20 avril (Brest)
au 8 mai 1976 (Brest)
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Campagne ZEPHYR 1976
à bord du Jean Charcot
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Chef de mission : François Madelain (CNEXO)
(Crédit photos : Paul Tréguer).
Campagne ZEPHYR 76 du Jean Charcot (crédit : MADELAIN François https://doi.org/10.17600/76001511); Zone tourbillonnaire de récupération de la bouée dérivante (en grisé) superposée au trajet de la campagne POLYGAS 1972 (crédit : Tréguer et al. Deep-Sea Res. 1979)
La campagne ZEPHYR du Jean Charcot est unique à maints égards. A la différence des campagnes précédentes qui comportaient de longs «transects » (coupes) à travers le Golfe de Gascogne il s’agissait cette fois de suivre une bouée dérivant dans la même masse d’eau tourbillonnaire (grisé ci-dessus) et pour les océanographes chimistes d’observer le développement d’un « bloom » (floraison) phytoplanctonique au printemps dans une eau dont la température était d’un peu plus de 11°C. Cette bouée instrumentée (mesure de paramètres météorologiques et océanographiques) avait été lâchée dans le Golfe un an auparavant. Bien que nous opérions au printemps nous avons subi des coups de vent du secteur est de force 4 les 22-24 mai et du secteur sud-ouest de force 5 du 3 au 5 mai. Ils ont modifié la dynamique du plancton.
A la fin de la campagne la bouée (il s’agit en fait d’un long tube vertical avec très peu de prise au vent, dans notre jargon on appelle cela une « drogue ») est récupérée.
Les photos ci-dessous montrent que ce fut une opération difficile. Il s’agissait en particulier de ne pas perdre la « boite électronique » suspendue à la drogue et qui avait accumulé les données recueillies pendant un an.
A noter qu’au bout d’une année dans l’océan la partie immergée de la bouée était véritablement engluée de mazout ce qui est bien la preuve d’une pollution marine devenue quasi permanente en raison des mauvaises pratiques (« déballastage ») des navires pétroliers qui ravitaillent l’Europe du nord.
20 avril 1976 : le Jean Charcot quitte le port de Brest, vue prise du quai des balises ; dès l’appareillage le beau temps permet de déplacer des engins sur la plage arrière (crédits : Paul Tréguer).
A l’avant du navire, fixé à une poutre, un capteur mesure l’énergie lumineuse ; préparation de la sonde CTD (conductivité, température, densité, dioxygène) par l’équipe de pont sous l’œil attentif du lieutenant Henri Gourmelon (crédits : Paul Tréguer).
Mise à l’eau d’un marégraphe de grande profondeur et préparation d’une chaine de thermistance ; de gauche à droite : François Madelain, Raymond Perchoc et Alain Cavanié (CNEXO) (crédits : Paul Tréguer).
Mise à l’eau d’un capteur géophysique pour la mesure des flux thermiques à l’interface eau-fond (crédits : Paul Tréguer).
la drogue dérivant dans un tourbillon du Golfe de Gascogne avec, à sa partie supérieure, les capteurs météo ; mise à l’eau d’un zodiac pour examen par l’équipage de l’état de la drogue avant récupération (crédits : Paul Tréguer).
Récupération de la drogue à bord du Jean Charcot : la traine de flotteurs superficiels puis le haut du mât vertical sont successivement saisis par l’équipage (crédits : Paul Tréguer).
Le mat est sécurisé le long de la coque sur bâbord, noter la partie immergée engluée de mazout ; Equipage et scientifiques, de concert, à la manœuvre (crédits : Paul Tréguer)
La « boite électronique » est saisie par la grue puis amenée sur le pont (crédits : Paul Tréguer).
Opération récupération réussie. Tout est à bord. En ciré rouge Alain Cavanié (CNEXO) (crédit : Paul Tréguer)
En mer d’Iroise, sur le chemin du retour nous croisons le Christian Radich, navire-école de la marine norvégienne. Construit en 1937, c’est un trois-mâts carré de 73 m de longueur hors-tout (crédit : Paul Tréguer).
Participants (liste non exhaustive) :
Océanographie physique :
François Madelain, Alain Cavanié, Raymond Perchoc
(CNEXO, Brest)
Océanographie chimique :
Pierre Le Corre, Paul Tréguer
(UBO, Brest)
Océanographie biologique :
Jean-René Grall
(SBR)