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ETATS-UNIS

SAN DIEGO, CALIFORNIE

San Diego-Califormie-Copyright P.TREGUER

SAMEDI 15 FÉVRIER 2020

 

Deux passagères avec un bébé bien en chair et tout sourire. Nous sommes dans un Airbus 321 qui, décollant d’un Detroit (Michigan) enneigé, nous mène en un plus de quatre heures à San Diego (Californie).

Me voici de nouveau aux Etats-Unis, toujours présidé par un Donald Trump plus solide et agressif que jamais car, soutenu par un Congrès à majorité « républicaine », il vient de sortir à marches forcées d’une procédure d’« empeachment ».

Deux co-mamans dans l’avion donc. Visiblement deux lesbiennes qui cocoonent un bébé de quelques mois. Un bébé tout sourire qui capte l’attention du steward. Un bébé très précieux, car il porte déjà à l’oreille droite un petit saphir, et dont les mamans prennent un soin extrême. A leur arrivée dans l’avion elles passent soigneusement au désinfectant non seulement les deux sièges sur lesquels elles vont s’assoir, mais aussi les accoudoirs et même le dos des sièges et les écrans qui leur font face. Est-ce pour éviter une contamination par le coronavirus dont l’OMS craint qu’il ne s’étende au niveau mondial à partir de foyers localisés en Chine ? Quand la montée en altitude perturbe son système auditif, le bébé se met à pleurer. L’une après l’autre les mamans le bercent en le promenant dans l’allée centrale. Effet garanti sur les passagers qui, comme le steward, tombent sous le charme. Aucun doute, le bonheur est dans la maternité…

L’Airbus s’apprête à se poser à San Diego. Les rayons du soleil couchant soulignent les reliefs de la chaine côtière. Puis, ils magnifient les ombres des arches du pont qui enjambe un bras de mer vers la presqu’île de Coronado, et bientôt les matures de nombreux navires de l’US Navy. L’aéroport international est situé en pleine zone urbaine, aussi l’avion survole-t-il des tours sans que les habitants semblent perturbés.

Pour aller « downtown », à l’aéroport j’ai pris le bus 992. Le prix du ticket est imbattable, avec un tarif réduit pour les seniors... L’obscurité est tombée. Avant l’arrêt du Musée Maritime, la conductrice range soigneusement son bus le long du trottoir. Je la vois rabattre une immense plaque métallique, véritable pont-levis, pour permettre l’accès à une handicapée calée dans un fauteuil roulant de grandes dimensions qui accueille toutes les richesses d’une dame modeste. Avec maestria, cette dernière loge son siège dans l’espace adéquat, puis la conductrice du bus vient solidement l’arrimer à l’aide de quatre ceintures de sécurité. C’est, décidément, une scène que nous ne verrions dans aucune ville d’Europe. Quittant le bus, dans une nuit fraîche, je marche d’un bon pas vers l’hôtel, notant au passage, le grand nombre de personnes qui s’apprêtent à passer la nuit dans la rue. Décidément, que ce soit à San Francisco, à Portland ou à San Diego,

les sans-logis abondent. « Make the USA great again », affiche Donald Trump. Rendre aux Etats-Unis sa grandeur.  C’est louable en effet, mais la grandeur ce n’est pas pour tous, semble-t-il. La nation des ultra riches est aussi devenue celle de nombreux ultra pauvres... 

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